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Photo du rédacteurLes Cloches Rhodaniennes-Lyonnaises

SARCEY - ÉGLISE DE LA NATIVITÉ-DE-SAINT-JEAN-BAPTISTE




"Deux vieilles dames BURDIN à la sonorité rustique typique !"

Sarcey, commune viticole du Sud du Beaujolais (département du Rhône) s'étend sur un plateau ondulé entre les vallées d'Azergues et du Soanan au nord et de la Turdine au sud. Sa population est 1016 habitants au dernier recensement de l'I.N.S.E.E. en 2019. Construit à flanc de coteau, le bourg de Sarcey à la particularité d'être construit que sur un seul côté de la route qui le traverse sur presque toute sa lignée ! La situation de Sarcey, notamment depuis la Madone du Châtelet (qui est d'ailleurs le point culminant de la commune à 425 m) est vraiment idéal ! Nous pouvons voir à des kilomètres à la ronde comme différents massifs montagneux (Jura, Alpes, Monts-d'Or, contreforts du Massif Central, ...). Comme cela a été dit dans le titre, la principale production agricole de la commune est la viticulture en Beaujolais A.O.C., mais on retrouve également de l'élevage et du maraîchage. La commune possède pour patrimoine sur la place publique un tilleul planté sous Sully dit comme son nom l'indique "de Sully" (XVIIe). Toujours dans le bourg, la première mairie-école du Rhône (aujourd'hui l'épicerie du village) à être construite après la Révolution de 1789, en 1819, ensuite nous avons l'église du XIXe où nous en parlerons plus tard dans cet article, en face de celle-ci, nous avons l'ancienne bascule publique. Toujours dans le village, l'ancienne gare dite du "tacot" qui était installée sur la ligne Villefranche-Tarare. En-dehors du village, on retrouve différents lieux patrimoniaux comme la madone du Châtelet, mais aussi les anciens thermes, une borne seigneuriale (XVe-XVIe) et diverses croix parsèment les différents lieux de la commune.


La plus ancienne mention connue de Sarcey remonte à 957 de notre ère où l'on retrouve un certain Auguste BERNARD dans le cartulaire de l'abbaye de Savigny qui fait don d'un champ situé "in villa Sarsaico". L'origine du Sarcey provient probablement de l'époque gallo-romaine "Sarsagicus". Il changera d'étymologie au fil du temps : Sarsagicus en 979 (Cartulaire de Savigny), Sarsayus autour de l'an mil, toujours dans le cartulaire de l'abbaye de Savigny, Sarciacus en 984 (Cartulaire de Cluny), Sarsaycus et Sarsaiacus vers 1030 (Cartulaire de Savigny), Sarsay à la fin du XIIIe dans le cartulaire lyonnais et enfin Sarcey depuis 1481 (Pouillé de Lyon). À l'origine était qu'un simple village et paroisse, annexe de Bully (village voisin). Sarcey deviendra une commune en 1791. Durant l'Ancien Régime, le village était sous la dépendance de plusieurs seigneuries. Pour la moitié Est, cela appartenait à l'abbaye de Savigny. Pour le quart Sud-Ouest, cela appartenait au marquis d'Albon, et enfin pour le quart Nord-Ouest, ces terres appartiennent au marquis de la Flachère.

À une certaine époque, notamment au XIXe siècle, le village de Sarcey était "un petit centre industriel", du fait que chaque demeure possédât un métier à tisser. Cette activité durera jusqu'à la Première guerre mondiale ! Toujours au XIXe siècle, une activité médicale un peu spéciale s'est établie sur la commune. En effet, suite à une autorisation préfectorale (1858) jugeant qu'ils pouvaient exploiter une source que possédait l'hôtelier restaurateur du village, M. MERLAT-VERMARE située au hameau des cartières afin de développer un établissement thermal. Après diverses analyses, l'eau de cette source s'était révélée propice aux bienfaits médicaux. Grâce au succès de cet établissement thermal, dès 1858, il fit construire une source aménagée ainsi qu'une écurie et une grange. Il construisit aussi, un hôtel à proximité.

Durant ce siècle, une activité de fabrication de tuiles et de briques s'est installée sur la commune. À la fin de ce siècle (vers 1871) l'expansion viticole ralentit suite à la crise du phylloxéra, insecte ravageur sur les vignes.

Au XXe siècle, les guerres ont eu beaucoup de conséquences sur l'activité économique de Sarcey,

le thermalisme, s'est arrêté, les tuileries-briqueteries également, etc... Par la suite, et de nos jours, une zone l'agriculture en tout genre est très présente comme cela a été cité ci-dessus, mais la commune dispose d'un tissu économique fort avec notamment une zone d'activité.


l'Église :

La première mention d'une église remonte XIe siècle lorsque l'abbé Dalmace donne cette église à l'abbaye de Savigny (entre 1064 et 1083), (Cartulaire de Savigny). Cette église a plusieurs fois changé de vocables au cours du temps : on retrouve probablement Saint-Etienne au Xe siècle, ensuite elle sera dédiée à Saint-Martin au XIe siècle et enfin à Saint-Jean-Baptiste depuis le début du XVIIe siècle. Elle se nomme toujours ainsi de nos jours ! Nous avançons dans les siècles et nous nous retrouvons au début du XIXe siècle, plus précisément en 1823. Cette année-là, le conseil de fabrique jugea qu'il fallait que l'église de Sarcey soit "agrandie et plus salubre". Le 15 janvier 1828 est le jour de la bénédiction de l'édifice rénové avec des personnalités de l'époque. Une petite anecdote est à noter puisque le 15 décembre de cette même année, un certain Pierre-Guillaume DE SAINT-JEAN réceptionnait les travaux réalisés alors que l'église avait déjà été bénie et ils nous affirmaient que les travaux avaient été effectués.

Dans différents actes, on retrouve des descriptions matérielles de l'édifice, notamment, on apprend que cette église était située auparavant au centre de la place du bourg, en face du presbytère et du tilleul de Sully. En 1660, lors de la visite, il nous est dit que "le corps de cette église annexe est bien bâti, la nef boisée et le chœur voûté". Dans le livre de Théodore OGIER, La France par cantons, Canton de l'Arbresle, il met en évidence que l'église est "un carré long orné à droite et à gauche d'une petite chapelle... Le chœur seul a quelques marques d'architecture". Dans un procès-verbal de la visite de Pierre-Guillaume DE SAINT-JEAN en 1828, il nous informe que "les pierres sont extraites de la carrière de Glay (hameau situé sur la commune nouvelle de Saint-Germain-Nuelles) et elles sont de bonne qualité, bien faites et bien dures, les moulures ont été faites avec tous les soins possibles, soit pour les portes soit pour les croisées. Les croisées au nombre de six sont cintrées sur un développement de six mètres". Théodore OGIER sortit également lors de la parution de son livre un petit dessin lorsque l'ancienne église était encore debout : "Un mur pignon percé d'une porte rectangulaire, avec un oculus sur le dessus de celui-ci. Le clocher qui apparaît dans l'axe de la nef devait probablement être situé dans le prolongement du chœur. Il est de forme ou de plan carré ajouré d'ouvertures en plein cintre". Théodore OGIER fait la mention d'un bénitier daté de 1645 qui se situait dans l'ancienne église. Celle-ci sera finalement détruite en 1853 et les matériaux seront vendus aux enchères, on pense que le fronton situé au-dessus du balcon de l'ancien hôtel des Bains proviendrait de cette église.


(Église de la Nativité de Saint-Jean-Baptiste à Sarcey, vue extérieure sur la façade).


En 1845, on se retrouve dans la même situation qu'en 1828, l'église est jugée trop petite, insalubre et vétuste. De ce fait, il a été décidé de construire une nouvelle église.

En 1852, la commune a fait l'acquisition d'un terrain situé à l'est de l'ancienne église. L'adjudication a été prononcée le 16 mai 1852 pour que le 25 avril 1854, l'architecte Pierre BERNARD réceptionnait les travaux. Cette église de style néo-roman, construite en pierres locales provenant des carrières de Bully, Oncin-Glay, et de Bagnols. Certaines pierres de tailles proviennent de l'ancienne église. Elle possède un plan basilical qui comprend une nef centrale avec deux nefs latérales de cinq travées, mais aussi une abside avec deux absidioles semi-circulaires. La sacristie de plan carré, prolonge le chœur à l'Est et supporte le massif du clocher. Dans cette église, les voûtes sont en berceau dans la nef et les collatéraux et enfin en cul de four dans les absidioles et l'abside. La façade principale se dresse à l'Ouest, elle possède un corps central en avancée, haut de deux-niveaux contre lequel s'appuient les façades des deux collatéraux. Le portail est de style roman, dans le tympan, une croix latine y est inscrite. Le second niveau est percé d'une grande baie à trois lancettes. Cette façade est surmontée d'une croix en pierre de Lucenay. Dans l'église, on peut admirer (pour le mobilier principal) une chaire à prêcher du XIXe, des stalles en noyer XIXe, différents vitraux de différentes maisons lyonnaises comme Pagnon, etc... On peut voir aussi un confessionnal du XIXe, différentes statues de différents Saint ainsi que dans chaque absidiole, un retable.


(Diverses photos de l'intérieur de l'église de Sarcey).


La Montée au Clocher:

L'accès au clocher est très simple. Il s'effectue depuis la sacristie où nous gravissons un escalier en bois jusqu'à l'étage sous la chambre des cloches. Ensuite, nous prenons un second escalier qui nous amène dans la chambre des cloches.


Les Cloches :


Les premières mentions de cloches à Sarcey remontent au XVIIe siècle et plus précisément 24 mai 1685 où nous apprenons qu'une bénédiction d'une cloche a lieu : "nous avons fait la bénédiction d'une cloche dans l'église dudit Sarsay (annexe de Bully). ; le parrain a été illustre messire Claude d'Albon archidiacre de l'église comte de Lyon abbé et baron de l'abbaye royale de Savigny, la marraine dame Marie de Masso épouse de noble André Arthaud seigneur de Bellevue... ?"

Quelques années plus tard, en 1701, le 27 novembre, bénédiction de la grosse cloche : "la bénédiction de la grosse cloche de l'église paroissiale de Sarcey a été faite par messire benoist de Goutenoire prestre et curé de Bully dudit sarcey son annexe...dont le parrain a été messire Camille d'Albon très haut et très puissant prince d'Yvetot marquis de sainct forgeux baron d'Avauge seigneur de Talaru, varesne, la grange odieu, nuelles, dareizé, les olmes, vindry, pontcharra, sarcey et autres places, marraine dame Maison seule épouse de seigneur philibert de Chevrières, laquelle cloche l'on a imposé le nom de Jeanne-Camille de Maisonseule..."

Et enfin, le dernier baptême est toujours celui de la grosse cloche, en 1725, le 21 juin. Elle remplacerait la grosse cloche fondue en 1701 : "bénédiction de la grosse cloche dont le parrain a été messier François Amyot, baron d'Albigny, seigneur dudit Bully et autres places et la marraine très haute et très puissante dame, dame Julie-Hilaire Claudine, comtesse d'Albon, princesse d'Yvetot..."


On sait également que deux cloches ont été fondues en 1793 par un procès-verbal.


Après la Révolution française de 1789, le clocher de Sarcey, vide, sans cloches dé convenait à un certain nombre d'habitants, c'est pourquoi, en 1820, la Fabrique passa commande au fondeur BURDIN de Lyon pour fondre deux nouvelles cloches. Elles seront installées tout d'abord dans le clocher de l'ancienne église puis elles seront transférées dans celui de la nouvelle. La plus grosse a été bénite le 21 juin 1820 alors que la plus petite, le 3 juillet 1820. Vous pouvez découvrir la description technique des cloches où vous pourrez trouver les poids, les notes, les diamètres ainsi que les inscriptions où les personnalités (parrains, marraines, curé, maires) sont inscrites :


Description technique des cloches de l'église de Sarcey :


​Cloche n°

​Nom(s)

​Fondeur(s)

​Année

​Diamètre (en centimètre)

​Masse (en kilogramme)

Note

​Inscriptions

Ornementations

1

​Marie Thérèse Alexandrine Emilie

​Jean-Claude I BURDIN (BURDIN FONDEUR A LYON)

1820

91

≃ 515

​Sol3

​J'AI ETE BENITE PAR Mr At JAMAY CURE PARRAIN Mr SIMON ANTOINE DURAND DE LA FLACHERE MARRIANE Me MAREI THEREZE ALEXANDRINE EMILIE DE VIENNOIS, CONTESSE D'ALBON. BURDIN FONDEUR A LYON 1820 (Les changements de lignes sont symbolisées par de petites mains avec l'index levé).

​Christ en croix, Vierge tenant l'enfant Jésus sur les bras gauche et les armes de France ( "d'azur à trois fleurs de lis d'or").

2

Elisabeth

​Jean-Claude I BURDIN (BURDIN FONDEUR A LYON)

1820

​76

≃ 306

Si♭3

SIT NOMEN DOMINI BENEDICTUM BENITE PAR Mr At JAMET CURE Prain Mr Adre EDME Cher VILLITARD DE PRUNIERS Mme Eth TESTE Ve DE Mr Bmy MADINIER (Les changements de lignes sont symbolisées par de petites mains avec l'index levé).

​Christ en croix, Vierge tenant l'enfant Jésus sur les bras gauche et les armes de France ( "d'azur à trois fleurs de lis d'or").

(Les inscriptions sont transcrites comme cela est écrit sur la cloche).

(Les traductions sont disponibles sur demande).



(La cloche n°2 et la cloche n°1).

(Diverses photos des cloches).




Tableau de commandes des cloches :


Lors de ma première visite en 2020, l'automate qui pilotait les cloches était une BTE4 de la société BODET (ici à gauche). Après une panne importante du système éclectique survenue durant l'été dernier, il a été décidé de refaire l'électricité et par conséquent de changer le tableau de commandes. Aujourd'hui, c'est un Opus 2 de BODET qui commande les cloches (photo de droite).




La vidéo :


Nous adressons tous nos remerciements à :

  • M. Olivier LAROCHE, Maire de Sarcey ainsi que l'ensemble du conseil municipal de la commune pour leur aimable autorisation.

  • M. Alain MORIVAL, 1er adjoint en charge des affaires scolaires, du tourisme et de la vie économique pour son accueil chaleureux, sa disponibilité et l'ouvertures des différentes portes de l'église.

  • Mme Delphine NIORT, Conseillère déléguée en charge de l'enfance et de la jeunesse pour son accueil chaleureux, sa disponibilité, l'accompagnement au clocher, les démarches lors des différentes visites ainsi que pour l'organisation de l'exposition "NOS JEUNES ONT DU TALENT" où nous exposerons.

  • M. Lucien CHARVOZ, Historien pour son accueil chaleureux, sa disponibilité mais aussi et surtout pour tous les précieux renseignements et témoignages donnés sur l'église de Sarcey.

  • Mes chers collègues, Kévin CHAUT (Les Cloches Ligériennes) et Paul-Élie ROSE (Les Cloches Iséroises) leurs présences et l'aide apportée à la réalisation de cette mise en valeur patrimoniale.


Nos sources :

  • Pré inventaire des monuments et richesses artistiques - Commune de Sarcey - 1992.

  • Cloches et clochers du pays de l'Arbresle - Éric SUTTER - Office de tourisme du pays de l'Arbresle -2012.

  • La France par cantons - Canton de l'Arbresle - Théodore OGIER - XIXe.

  • Archives départementales du département du Rhône et de la Métropole de Lyon.

  • Nos relevés (inventaires) sur sites.

  • Nos fonds privés.





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